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16-10-2024 : La plume dans la plaie

Le journaliste français Albert Londres décrivait son métier par cette formule : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Dans mon panthéon imaginaire, il représente l’archétype du reporter engagé. Je considère mon activité artistique comme un engagement, une quête de vérité, une mise en lumière des zones d’ombre. Des portraits de SDF aux réfugiés tibétains, du massacre des Rohingyas à la défense des peuples premiers, j’ai toujours perçu l’art comme un moyen de lutte qui peut porter haut et fort la voix des sans voix. Cet engagement m’a souvent coûté cher, il m’a fermé de nombreuses portes de palais… Qu’importe, je ne suis pas féru de strass et de dorures.

Cette citation symbolise également ma pratique de l’encre de Chine : méditative, thérapeutique et mystique. Médium de ma guérison intérieure, la plume plonge dans l’encre comme dans une plaie – celle du doute, de la douleur, de la perte, de la foi… Et puis, il y a cette œuvre magistrale où le doigt de Saint Thomas (la plume) creuse la plaie ouverte (l’encrier) du Christ dans le tableau L’Incrédulité de Saint Thomas de Caravage.

La plume dans la plaie est l’expression parfaite pour décrire mon processus de création, et cela, peu importe le thème abordé. Cela relève du domaine du sacré où chaque dessin est une libération, une renaissance, une résurrection.


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