NOTES — BRUNO LEYVAL

Notes sur l'art, la poésie, la spiritualité...


27-02-2025 : Note #1 : un texte brut

Parfois, le titre d’une note débarque sans raison apparente, il flotte dans l’air un instant pour finir par s’échouer brutalement dans ma pensée. Qu’en faire vraiment ? Où veut-il me guider ? Je le laisse m’inspirer.

Le brutalisme est un courant architectural du 20e siècle dont le plus illustre représentant était l’architecte franco-suisse Le Corbusier. Du béton, des lignes droites, des courbes et du minimalisme.

En informatique, un texte brut est un texte sans mise en forme spécifique, sans fioritures, juste du texte. Le texte, simplement le texte, brut, automatique, sans concession, le texte qui transporte en invoquant les cieux. Une ligne directe d’émotions, un dialogue avec le divin.

Après une pause, un passage douloureux, une souffrance sourde, se diriger vers une résolution hautement poétique et mystique, voilà une belle destination. Une destination brutale, radicale, brute de décoffrage. Goûter à la folie, au désespoir, se gorger à rompre pour ressentir brutalement et dégouliner de tristesse. La perte n’efface pas le voyage, elle le magnifie de grâce. En chemin alors, allons !

L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert – Alfred de Musset 

Plongé dans « The Flame », livre posthume de Léonard Cohen qui regroupe un ensemble de poèmes, de notes et de dessins, je pense à cette lettre qu’il a envoyée à sa muse mourante, Marianne Ihlen :

« Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux, nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu peux atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin. »

Quelques mois plus tard, il l’a rejointe…

Notre époque manque de poésie, de romantisme, de légèreté et de baisers volés. Elle manque d’amour mystique. Elle manque de douces folies et d’éternité. Même si les belles histoires sont rares, elles ont le mérite d’exister. Léonard et Marianne le savaient et ils ont eu l’intelligence — jusqu’au dernier souffle, de tout préserver.

Mes notes sont de retour, brutes et désordonnées. N’y cherchez pas toujours du sens — ou alors, il faut bien creuser — elles ne sont que des mots bruts alignés en rangés.


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