L’intelligence artificielle (IA) s’infiltre dans la moelle de notre quotidien. Elle gangrène tous et nous est vendue comme un produit miracle pour les pauvres ères que nous sommes. Je n’ai rien contre la technologie, au contraire, j’en use et parfois même, en abuse. Certains disent que je suis un peu geek sur les bords – technophile, je préfère. L’IA ne me dérange pas plus que ça, mais pour créer, je ne l’utilise tout simplement pas. Elle doit certainement se glisser quelque part sur mon écran, au détour de quelques fautes de frappe ou de grammaire, mais je ne lui laisse pas de place pour changer un mot, une tournure, ou pour effacer la moindre éclaboussure. Pour quoi faire ? IA, rien à en faire, dans mon cas.

Je crée des œuvres et j’aime les œuvres qui sortent de ma tête, car elles ne sont que le fruit d’une pauvre intelligence humaine. Elles sont ce qu’elles sont, valent ce qu’elles valent. Elles ont la fragilité et la pauvreté qui tendent la main à la beauté et à la grâce. Chaque création est une tentative honnête d’évolution personnelle, qui intègre la possibilité d’échouer et de perdre, occasionnellement de gagner, mais qu’importe la réussite ou l’échec, du moment que l’on peut se l’attribuer sans tricher.

Me servir de l’intelligence artificielle pour écrire m’éloignera de moi et fabriquera un autre moi, un avatar qui ruinera toute une vie passée à me chercher.